", nous aussi on va essayer de faire chier notre monde un peu partout"

Vivement la reprise !

Ce mercredi matin à l’Etrat alors qu’une grande majorité de la France est sous la pluie, le Forez ne fait pas office d’exception et c’est sous un déluge que les verts s’entrainent enchainant les phases d’attaque devant le but pour certains et footing pour les autres. Au lendemain d’une victoire contre Arles-Avignon 3 buts à 1. L’attaque stéphanoise se porte bien avec 6 buts en deux matchs. Les sourires et la bonne humeur sont au rendez-vous et l’ASSE continue sa préparation en vue de la reprise du championnat. En coulisses on s’active pour trouver un remplaçant à Alejandro Alonso victime d’une rupture des ligaments croisés antérieurs et indisponible pour cinq mois.

            Et après l’entrainement c’est la nouvelle recrue du club qui est venue nous accorder un peu de son temps pour faire un large tour d’horizon de son actualité et de celle de son club, pour vous en exclusivité l’interview de Florent Sinama-Pongolle, nouveau numéro 12 des verts. Passé par Liverpool, l’Atletico Madrid ou le Sporting Portugal entre autres. Jeune joueur de talent et prometteur il arrive dans le Forez avec son expérience accumulée dans tous les grands clubs où il est passé. C’est un personnage souriant, heureux et attachant qui s’est livré sans concessions et qui nous a convaincu de son envie de marquer l’histoire du club et du championnat.

Tout d’abord comment s’est passée ton intégration dans le club et au sein du groupe.

            Ben bien, franchement assez bien, le fait déjà de ne pas avoir la barrière de la langue c’était quand même un bon point. Après voilà, un groupe jeune avec un bon mix entre guillemets entre des jeunes joueurs et des anciens, mais sans groupe tu sais vraiment tout le monde qui vit super bien ensemble. Donc oui une intégration bien passée mais facilitée par les gens du club, les joueurs, le staff, vraiment très très bien.

Il paraît que les nouveaux doivent chanter une petite chanson…

            Oui ils doivent chanter…J’ai chanté Francis Cabrel moi. Laquelle ? Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerais. Ce que j’ai chanté pour le groupe.

Ton intégration a aussi été facilitée par les matchs amicaux, où tu as pu marquer.

            Oui mais il nous en reste encore quatre, non trois pardon. Il va falloir tout simplement prendre chaque match comme ça. Il reste encore deux bonnes semaines avant le début du championnat, c’est important de savoir où on va, de bien se concentrer sur notre sujet, c’est ce que l’on fait tous les jours, vraiment bien se préparer et être bien mentalement. Après pour vraiment travailler tactiquement, défensivement, offensivement, pour être au point le 6 août tout simplement. Malgré que  pour que les premiers matchs de championnat, malgré le fait qu’on rentre dans le vif de la compétition, c’est jamais facile, chaque équipe n’est pas toujours vraiment au point.

Tu l’attends avec impatience le début du championnat ?

            Oui, on l’attend tous. La préparation c’est le moment pour tout footballeur qui est un peu plus chiant à vivre, après une fois que tu es dans le vif du sujet tu peux plus gérer les semaines, faut que tu arrives à trouver ta vraie régularité, entre une séance de travail très appuyée et une autre plus relax…voilà, c’est pas évident à tout gérer.

Et par la suite avec les matchs amicaux qui vont arriver ça va monter un peu plus en puissance.

            Oui ça va monter en puissance, on a spécialement envie de faire les choses bien, on a surtout envie de montrer que Saint-Etienne cette année on va…on sait que l’année dernière l’équipe est passée à côté de quelque chose d’intéressant donc si cette année avec les joueurs qui sont arrivés et la même cohésion que l’année dernière, restant sur ce même objectif je pense qu’il y a quelque chose de vraiment bien à faire.

Cette année il va y avoir de la concurrence en attaque…

            La concurrence c’est bien pour l’équipe, d’avoir du choix, avoir de la qualité, donc tant mieux pour nous…

Selon toi, au niveau de l’attaque il y en a de la qualité pour le moment ?

            Oui on est bien, on est bien il y en a vraiment pour l’instant, mais moi je ne suis pas là pour juger, chacun à son métier nous on est là pour être bons sur le terrain et pour l’instant tous ceux qui sont là on essaie de donner le maximum.

Récemment au niveau du groupe il y a eu deux petits pépins avec deux blessures graves et notamment celle d’Alonso, (indisponible pour cinq mois ndlr).

            Deux grosses blessures oui. Des mecs en plus qui sont importants. Un, un peu plus jeune qui hélas connait un peu depuis deux trois ans des saisons un peu noires. Qui revenait de blessure. Qui revenait de blessure, c’est dur. C’est dur, en plus dès mon arrivée j’ai eu un bon feeling avec, c’est jamais très évident d’avoir des blessés et Alé (Alonso ndlr) hier sur un terrain un peu sec, les charges de travail assez dures, les muscles souffrent pas mal et les tendons et ligaments aussi, donc voilà quoi. Les aléas de la vie, du footballeur…

Après au niveau du contact avec le public.

            Pour l’instant le contact est très bon. Mais le plus important pour moi c’est avoir le respect entre nous et le public. C’est toujours mieux d’avoir une vraie cohésion, quelque chose de cohérent entre le public et nous. Pour le moment moi les clubs où j’ai été je n’ai jamais connu un public qui était contre son équipe ou un joueur contre son public. A la fin ça ne fait jamais une belle équipe. Je pense qu’une belle équipe de football c’est un peu de tout, c’est une partie de la ville, de comment la ville vit, comment vivent les joueurs. Je pense vraiment c’est une cohésion, une bonne salade qui doit prendre. J’espère que nous dès le début qu’on puisse montrer qu’on a envie et j’espère ça répondra à l’attente.

Ca va être un peu particulier cette année à Geoffroy Guichard avec les travaux.

            Moi je ne sais pas trop, je ne connais pas encore vraiment les conditions de matchs, mais j’ai hâte ! Avec les travaux on verra comment ça va se passer, c’est comme ça on va faire avec. Une tribune en moins sa va permettre aussi de mieux remplir les autres. Donc niveau ambiance je ne pense pas qu’il y aura une grosse différence.

Pour ton cas personnel ton arrivée s’est faite rapidement, est-ce que tu avais d’autres pistes ou c’était ton objectif depuis quelques temps ?

            D’autres pistes oui, après le plus important c’était de suivre ma logique et cette logique c’était de signer à Saint-Etienne. Particulièrement grâce aux intérêts qu’ils m’ont fait parvenir il y a trois ans déjà. Donc pour moi c’était vraiment une vraie logique de signer ici et de faire parti de cette belle histoire avec les verts.

T’es quand même jeune mais t’es passé par des grands clubs, est ce que selon toi c’est une expérience que tu peux apporter dans le groupe ?

            Oui je pense oui, après c’était un peu l’objectif, arriver ici avec un bagage aléatoire, cette expérience qui m’a souri et aussi fait connaitre des moments assez durs. C’est vrai que là-dessus cette fameuse maturité, expérience fait que t’arrive et tu sais entre guillemets anticiper ou gérer tes émotions, l’appréhension, le groupe, comment sa peut évoluer durant une saison.

Petite question plus légère, la petite anecdote du match d’hier, le buteur arlésien, un certain Jordan Galtier, fils d’un entraineur bien connu ici Christophe Galtier. Il vous en a parlé ?

Non pas spécialement mais c’est sympa pour des jeunes comme ça qui ont l’occasion de montrer quelque chose, en plus c’est quelque chose d’émouvant. Moi mon rêve aujourd’hui de voir mon fils mettre un but au plus haut niveau, on en rêve tous, donc félicitations à lui, sa famille et à tout le monde et je pense se sont des moments magique qu’il faut connaitre et vivre. Car avec les mots on ne peut pas l’expliquer.

Continuons sur une touche plus loin du monde professionnel de l’AS Saint-Etienne et plus personnelle, quel était le joueur qui te faisait rêver lorsque tu étais jeune, ton idole ?

            J’ai toujours aimé Hirsto Stoichkov moi. C’est vraiment le joueur avec un gros caractère, un gros travailleur que j’ai aimé voir et surtout comment il vivait. Ce qu’il apportait à son équipe. J’ai toujours aimé les gros joueurs libéro de caractère. 

Pour toi qui est le favori pour le titre de champion de France 2011-2012 ?

            C’est dur encore, les effectifs ne sont pas fermés. On a pu voir la saison dernière que Lille était vraiment l’équipe aujourd’hui qui correspondait pas mal au championnat français. Equipe collectivement très forte, très dure à jouer, après Paris qui fait un bon recrutement, Marseille qui bouge pas trop mais qui fait encore parti du lot, Lyon, nous aussi on va essayer de faire chier notre monde un peu partout. L’effectif est pas encore vraiment fermé, tu ne peux pas vraiment parler d’objectif, on est encore dans cette phase où on regarde.

Quel est pour toi le favori pour le prochain ballon d’or ?

            Pour moi ça va se jouer encore entre les deux, entre Ronaldo et Messi je pense. Ronaldo en battant le record là mais en sachant que son équipe n’a pas gagné de gros titres je ne sais pas trop. Je pense  que j’aimerais bien voir Iniesta parce que c’est vraiment aujourd’hui le joueur dont on ne parle pas trop mais qui est l’une des grosses clés du Barça qui fait du travail exceptionnel.

Maintenant, peux-tu nous décrire ton plus beau souvenir d’un de tes buts, le plus important peut-être ?

            Important non mais riche en émotions. Je crois que c’était mon but contre l’Olympiakos l’année où on gagne la Champion’s League en 2005 avec Liverpool. Où on perd 1-0 chez nous à Anfield et Monaco est en train de gagner dans l’autre but du groupe et nous on doit gagner par minimum deux buts d’écart – on devait marquer trois buts en deuxième mi-temps -  et là Benitez me fait rentrer en deuxième mi-temps. Je marque à la 47^ème minute, on égalise et après on gagne 3-1 ce match, je termine homme du match et le match fut élu deuxième match du siècle pour le club. Beaucoup d’émotion et un immense honneur.

Pour finir, un club qui te fait rêver, qui t’a fait rêver.

            Un club qui me fait rêver…Aujourd’hui je suis passé par tellement de clubs, avec tellement d’émotions, partout où je vais, je rentre tellement dans la vie du club que franchement après c’est vrai que mon équipe de cœur reste Liverpool et aussi les deux équipes où j’ai été formé, c'est-à-dire Le Havre et la saint-pierroise, un club réunionnais, après là où j’ai vécu des trucs très très forts ça reste Liverpool.

Que peut-on te souhaiter pour la saison à venir pour la saison à venir ?

            Pour la saison à venir…Pas de blessures, beaucoup de buts, pour le bien de l’équipe.